Les intempéries exceptionnelles ne devraient pas provoquer la grande catastrophe, à quelques jours de pluie près…
Nous connaissons un épisode pluvieux exceptionnel en amont de Paris, au moment où les 4 barrages de retenue en amont de Paris sont quasi pleins. Cet épisode provoque déjà une montée brutale du niveau de la Seine dans Paris, mais, il manquera 4 à 8 jours de précipitations supplémentaires pour provoquer la grande catastrophe redoutée. Rappelons le risque en quelques mots : dans un premier temps, des conséquences importantes sur les populations (de l’ordre d’un million de personnes touchées) et déjà des problèmes colossaux à régler, en particulier dans le secteur santé. Puis des conséquences directes sur l’activité économique (mise en route des plans de continuité d’activité spécifiques crue dans toutes les entreprises touchées), puis des conséquences financières en particulier sur le marché immobilier particulier et entreprise, ainsi que le risque de défaillance des emprunteurs pour le secteur financier. Enfin des impacts non chiffrés à ce jour en termes de dé-aménagement potentiel du territoire suite à un départ durable d’une partie de l’emploi parisien vers les métropoles régionales moins exposées.
Que faire ? Si un événement climatique supplémentaire devait survenir (nouvel épisode pluvieux long non détecté à ce jour), il sera malheureusement trop tard pour se préparer, il faudra quitter la zone touchée, le temps que le secteur géographique puisse à nouveau accueillir l’activité économique dans des conditions acceptables, soit quelques semaines à deux ans environ, selon les dégâts. Si la chance nous sourit encore cette fois, le pire serait d’enterrer le sujet sauf à vouloir parier sans limite dans le temps sur les forces de la nature.
Au-delà de l’exposition au phénomène de crue sur Paris c’est de notre relation au risque dont il s’agit. Parler d’un risque en France gène, est désagréable. Le récent exercice Sequana, pourtant ciblé sur la crue Parisienne était limité aux services de secours et aux grandes entreprises opérateurs de réseaux et de services essentiels. L’essentiel du tissu économique n’est pas correctement informé et s’interroge sur les raisons qui font qu’aux Etats Unis, l’American Red Cross (Croix rouge) incite les PME à se préparer à de tels événements et obtient le soutien des pouvoirs publics et des grands donneurs d’ordre.
On pourra se consoler en prenant le pari (risqué) que la gestion des grands risques d’entreprise devienne un sujet de campagne. C’est juste une question à 30 à 100 milliards d’Euros.